L’Arc Boisé se dote d’une nouvelle charte forestière
L’Arc Boisé est le plus grand massif forestier de la petite couronne parisienne. Situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Paris, à cheval entre l’Essonne, le Val-de-Marne et la Seine-et Marne, il regroupe les forêts domaniales de La Grange et de Notre-Dame gérées par l'ONF, ainsi que la forêt régionale de Grosbois gérée par l'agence des espaces verts d'Île-de-France (AEV).
En rassemblant à la fois des milieux forestiers, non boisés et aquatiques, ce massif de 3 000 ha constitue un "poumon vert" au coeur d'un espace urbanisé. Ses 500 mares et ses 52 ha de landes humides représentent notamment des atouts écologiques majeurs, abritant de nombreuses espèces protégées animales (rainettes vertes, tritons crêtés…) et végétales (flûteau fausse-renoncule, germandrée des marais, menthe pouliot…).
Une 4e charte forestière pour la période 2021-2026
Les forêts du massif de l'Arc Boisé font l’objet d’une attention constante de la part de l’ONF mais également de ses nombreux partenaires réunis au sein d’une charte forestière. Celle-ci associe la Préfecture, la région Île-de-France, les conseils départementaux (Val-de-Marne, Seine-et-Marne et Essonne), les agglomérations, les communes limitrophes et les associations locales.
Dimanche 18 septembre, la 4e charte forestière de territoire (période 2021-2026) pour ce massif a été signée en présence notamment de Virginie Veau, directrice de l’agence Île-de-France Est à l’ONF. Ce document, piloté par le conseil départemental du Val-de-Marne, vise à coordonner les actions de protection et de valorisation du massif.
Cette nouvelle mouture s’inscrit dans la continuité des trois précédentes, la première ayant été signée en 2004 dans le cadre de la loi d’orientation sur la forêt du 9 juillet 2001.
Corridors écologiques et limitation de l’urbanisation
Le premier axe de la nouvelle charte concerne la préservation du massif face à la pression urbaine. Il prévoit notamment l'étude de l'extension du périmètre de classement de l'Arc boisé. Depuis 2016, une partie de la forêt est classée « forêt de protection », ce qui la protège contre les nouveaux projets immobiliers et limite le grignotage de la forêt par la ville.
Parmi les autres défis de cette nouvelle charte figure le travail sur les corridors écologiques. Espace de transition entre petite et grande couronne, le massif forestier est traversé par plusieurs routes (RN104, RD4, RN19...) créant des discontinuités écologiques. Aujourd’hui, à certains endroits, il n'existe aucune zone sécurisée permettant le passage des animaux ou la liaison floristique.
Assurer la pérennité des forêts face au changement climatique
Les grandes orientations fixées par la charte font écho au plan d’aménagement forestier adopté par l’ONF en 2021 pour les 20 prochaines années. A travers la gestion durable, il s’agit notamment d'assurer la pérennité du massif et le renouvellement de ses peuplements forestiers.
Tout cela dans un contexte de crise sanitaire liée à la maladie de l’encre qui décime les châtaigniers. Sa progression rapide oblige à mener plusieurs actions de front : sécuriser les sites recevant du public, privilégier le mélange d’essences et en planter d’autres mieux adaptées aux évolutions des températures. Face aux incertitudes climatiques futures et à leurs conséquences, le travail des forestiers concoure à favoriser la résilience du massif forestier.
L’ambitieux plan d’action fixe également d’autres objectifs portant sur l’accueil du public, la sensibilisation à la protection des forêts et la promotion territoriale. Repenser les accès et la valorisation du massif encore trop méconnu des Val-de-Marnais, valoriser les lisières urbaines, favoriser une meilleure cohabitation et répartition des activités de loisirs, tout en veillant à limiter les nuisances figurent parmi les actions envisagées.