Vers une nouvelle génération de chasseurs ?
Une nouvelle pratique qui vise à renforcer la sécurité
Aujourd’hui, en France, la chasse des grands animaux se pratique, dans une immense majorité des cas, en battue. Elle est confrontée, avec un peu plus d’intensité chaque saison, à une double problématique : la sécurité et l’efficacité (réalisation des plans de chasse). Une situation qui a conduit l’ONF à engager une réflexion sur les pratiques de chasse en forêt domaniale.
La traque-affût, déjà pratiquée dans certaines forêts domaniales de la France hexagonale, nous vient d’Allemagne. Pour permettre des tirs en sécurité, les chasseurs en poste de tir, à l’affût des animaux de passage (les postés) se positionnent à l’intérieur des peuplements, en hauteur sur des miradors ou à la faveur du relief. Cela permet un tir fichant vers le sol. Les rabatteurs et les chiens (les traqueurs), lors de la traque, parcourent la zone où se trouvent les postés.
Ce mode de chasse offre des opportunités de tirs dans de meilleures conditions pour les postés. On constate que le nombre de balles tirées pour chaque animal prélevé est plus faible. 2.4 balles tirées en moyenne contre 8 pour la battue traditionnelle. Il permet également de limiter le nombre de jours de chasse en saison : seulement 8 dates, entre novembre et février.
Retour en images de ce premier jour de chasse-école
Informer et former les chasseurs
L’agence ONF d’Alençon, a souhaité mettre en place ce mode de chasse sur une partie des forêts domaniales de son périmètre (Orne, Manche, Calvados). En 2022, 6 000 hectares sont chassés en traque-affût sur le département de l’Orne.
Cette volonté s’est également accompagnée de l’envie de la promouvoir auprès des jeunes chasseurs. C’est ainsi qu’un partenariat avec l’ANJC s’est créé pour la saison de chasse 2022-2023. Il s’intègre pleinement dans une volonté commune de promouvoir et former les jeunes chasseurs aux enjeux sécuritaires et éthiques de la chasse.
Le 4 novembre 2022 a eu lieu la toute première chasse de ce genre en forêt domaniale du Pin-au-Haras.
Après des échanges avec Alexandre Mercier, président de l’ANJC et Florian Lemaire, responsable chasse ONF, 15 jeunes chasseurs de moins de 30 ans, venus de l’Oise, l’Eure, l’Ile-de-France et l'Ain, se sont postés sur les miradors installés dans la zone de chasse.
Un forestier de l’ONF, accompagné de chasseurs expérimentés de l’ANJC, a encadré chacune des 8 dates de la saison.
Pendant toute la saison, une centaine de jeunes chasseurs de l’ANJC ont appris la pratique de la traque-affût.
Parallèlement, deux postes mirador ont été systématiquement proposés aux locataires de chasse en forêts domaniales, lors de chacune des 8 dates. Ces chasseurs pratiquant actuellement la battue traditionnelle, ont pu ainsi découvrir et se former à cette nouvelle pratique.
« Cette méthode de chasse n’a pas vocation à remplacer la battue traditionnelle. Nous cherchons à adapter nos pratiques à la diversité des contextes forestiers. Il n’y a pas une réponse unique. »