Journée d'échanges avec Nature en Occitanie autour de la sylviculture du chêne

Samedi 19 novembre, quatre agents de l’ONF ont accueilli 23 adhérents de l’association Nature en Occitanie (NEO), en forêt domaniale d’Armagnac, dans le Gers, pour une journée d’information et de sensibilisation sur gestion forestière et la sylviculture.

Organisée à l’initiative de l’association NEO, cette journée avait pour objectif d’expliquer ce qu’est la gestion forestière et la sylviculture, en particulier du chêne. Cette mini formation au métier de forestier a permis aux adhérents de manipuler des instruments comme le Relascope, le dendromètre électronique, le compas, la croix du bûcheron… et de se familiariser avec des notions techniques comme le calcul d’une surface terrière, le cubage des bois, l’utilisation d’une typologie de peuplements…

L’occasion également de montrer la complexité de la gestion multifonctionnelle de la forêt en recherche constante d’équilibre entre de nombreux enjeux : production de bois, maintien de la biodiversité, des paysages, accueil du public.

La sylviculture du chêne en futaie régulière

La journée était axée sur la sylviculture du chêne pour la production de bois de qualité merrain, destiné au marché de la tonnellerie pour le vin. Une sylviculture particulière, dite en futaie régulière qui garantit du bois de grande qualité mais qui est souvent décriée.

La journée du 19 novembre en images

Dans une parcelle qui venait de passer en coupe d’ensemencement, les discussions avec les adhérents ont porté sur l’impact paysager des coupes de régénération naturelle dont la coupe définitive est le stade final, sur les risques d’altération de la biodiversité, certains critiquant une approche trop économique… autant de remarques légitimes qui ont permis à Philippe Pucheu, chef du service forêt de l’ONF Pyrénées-Gascogne, d’expliquer les raisons d’être de cette pratique sylvicole propre à la foresterie ouest européenne, reconnue pour produire des bois de très grande qualité et qui est maintenant inscrite à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel depuis juin 2022.

Nous avons pu rassurer les participants sur la prise en compte de la biodiversité dans ce type de sylviculture, avec le maintien de trames de vieux arbres, de bois mort, l'intégration des données d’inventaires naturalistes pour identifier des espèces menacées à protéger, et mettre en place des modalités de gestion pour les préserver.

Florence Loustalot Forest, chef de projet environnement

Cette prise en compte de la biodiversité se fait dès l'aménagement forestier, document qui cadre la gestion de la forêt, puis dans les consignes de martelages et lors des exploitations forestières.

Le groupe s’est attardé devant une parcelle classée en « pré-vieille » forêt, avec de gros bois destinés à être régénérés dans le cadre de la mise en œuvre de l’aménagement. Les discussions ont porté sur l’intérêt d’une récolte ou du maintien en vieille forêt mature.

Nous sommes ravis de cette journée, le contenu très riche était hautement satisfaisant. Les agents de l’ONF, très investis, nous ont consacré du temps. Ils ont parlé de leur métier avec passion et ont su s’adapter à un public très hétérogène composé de professionnels et de néophytes, avec un langage à la fois très technique et pédagogique. Ces regards croisés entre naturalistes et gestionnaires ont été vraiment intéressants. Ce fut un bon moment d’échange, très convivial et formateur.

Sophie Maillé, chargée d'étude animation territoriale-forêts / NEO

Cette journée a permis d'échanger sur la compatibilité entre les enjeux de production de bois et de préservation de la biodiversité et de démontrer que les engagements environnementaux de l’ONF étaient bien tenus dans le cadre d’une gestion durable éprouvée.

A l’issue de cette formation, les participants ont pu exprimer leur enthousiasme ainsi que leur souhait de renouveler l’opération.