Exposition "La forêt que nous voyons, deux siècles de paysages à Fontainebleau"

En 2020, l’Office national des forêts a passé commande à l’artiste Claire Tenu de la création d’un Observatoire photographique des paysages sur le massif forestier de Fontainebleau. L’objectif est d’enregistrer périodiquement les mêmes points de vue sur une quarantaine de sites pour suivre l’évolution des paysages au regard des influences que subit la forêt : le changement climatique, la surfréquentation, les usages, et leurs effets sur la dynamique végétale ou l’érosion des sols.

Certaines photographies de l’Observatoire sont des reconductions d’œuvres du XIXe siècle d’artistes de « l’école » de Barbizon (peintures, dessins, gravures, photographies) ou de cartes postales anciennes du début du XX^e siècle. À la croisée des regards artistiques dans le temps, en comparant les paysages anciens et actuels, une observation quasi scientifique de leurs transformations s’offre à nos yeux.

L’exposition présente une sélection d’une soixantaine de photographies actuelles issues des deux ans de campagnes de l’Observatoire. Dans ce qui fut la maison et l’atelier de Théodore Rousseau (représenté par une extraordinaire aquarelle figurant le chêne dit Le Rageur confiée par le Musée du Louvre), elles dialoguent avec une quarantaine d’œuvres anciennes (peintures, dessins, photographies, cartes postales et documents cartographiques) conservées au musée des peintres de Barbizon ou empruntées auprès de collectionneurs privés et des institutions françaises suivantes : le Musée du Louvre, le Musée d’Orsay, la Bibliothèque nationale de France, la Société française de photographie, le MUDO – Musée de l’Oise, le Domaine départemental de Sceaux, la ville de Fontainebleau, le château de By ou château de Rosa Bonheur à Thomery et les Archives départementales de Seine-et-Marne.

Les photographies de Claire Tenu sont ainsi confrontées à des œuvres d’artistes très célèbres tels Antoine-Louis Barye ou Jean-François Millet, Eugène Cuvelier ou Charles Marville, mais aussi d’artistes plus méconnus comme Auguste Anastasi, Paul Berthier, Eugène Bléry, Charles Bodmer, Karl Bodmer, Jean-Jacques de Boissieu, Théodore Caruelle d’Aligny, Ferdinand Ceramano, Alfred Dannequin, Constant Famin, Georges Gassies, William Drooke Harrison, Henri Lemoine, Auguste Lepère, François Auguste Ortmans, Louis Sauvager et Alfred Taiée.

Cette mise en miroir des photographies prises dans le cadre de l’Observatoire avec les œuvres anciennes révèle à quel point la forêt de Fontainebleau n’est pas un espace immuable. Ses paysages et ses usages ont évolué à travers le temps et ne cessent de le faire encore aujourd’hui.

L’exposition « La forêt que nous voyons, deux siècles de paysages à Fontainebleau » donne à voir aux Seine-et-Marnais comme aux visiteurs de passage les évolutions de cette forêt en près de deux siècles et les enjeux que sa gestion et ses usages impliquent face à ceux que la pression anthropique et le changement climatique imposent.