Les recherches archéologiques sur les vestiges d’un ermitage médiéval se poursuivent en forêt de Fontainebleau

L’Office national des forêts (ONF), avec le conseil départemental de Seine-et-Marne et la direction régionale des affaires culturelles, reprend les recherches archéologiques sur la butte Saint-Louis en forêt de Fontainebleau qui abrite les restes d’un ermitage médiéval. En 2023, la période de fouilles se déroule du 24 au 5 août.

L'ONF reconduit les fouilles archéologiques sur cet ancien ermitage situé au cœur de la forêt domaniale de Fontainebleau. Du 24 juillet au 5 août, une équipe de 15 personnes composée de 5 archéologues du conseil départemental et de l’ONF aidés par des étudiants en archéologie s’affairent à fouiller. En 2023, les investigations se concentrent autour de l’habitat de l’ermitage.

En France, beaucoup d'écrits existent sur les ermitages mais leurs vestiges s’étudient peu. L'ONF souhaite en savoir plus sur le passé de ce lieu chargé de mystères. Si les premières prospections ont eu lieu en 2017, c'est en 2019 qu'un programme de recherches de grande ampleur a été lancé. 

Depuis 4 ans, les coups de pelles, pioches et truelles rythment ce lieu chaque année, à la même période. Chaque centimètre carré scruté avec minutie dévoile son lot de découvertes sur l’architecture du bâtiment, sa vie sociale ou sa datation. Tous les éléments trouvés sont relevés, photographiés puis numérotés. Les archéologues les étudient ensuite afin de reconstituer précisément l’histoire du lieu.

« C'est l'un des seuls et rares chantiers de fouilles d'ermitage en France. Si énormément d’écrits existent sur les ermites, peu de fouilles sont réalisées dans le but de connaître les conditions de vie qui y régnaient » explique Sophie David, archéologue à l'ONF en charge de la supervision du projet.

A la fin, les résultats feront l’objet d’un rapport public avant que l’ONF n'adapte des mesures protégeant ce patrimoine exceptionnel. 

©Miléna Vasconcelos / ONF

Un site occupé avant Saint-Louis

Les enseignements tirés des précédentes fouilles indiquent une occupation plus complexe du lieu. La fondation de cet édifice remonte à l’an mil, sous le roi Robert II le Pieux, fondateur du domaine royal de la forêt de Fontainebleau. « Nous savons dorénavant qu'il y a eu une première occupation entre les IXe et XIe siècles, puis au XIIIe siècle, à l'époque de Saint-Louis, puis aux XVIe et XVIIe siècles » détaille Sophie David.

Trois secteurs d’inhumations ont également été identifiés : devant l’entrée de la chapelle, dedans et à l’extérieur le long du chœur. « Durant nos recherches, nous avons retrouvé des sépultures très anciennes remontant entre le XIIe et le XVIe siècle. Des ossements d’environ 32 individus ont été retirés, en majorité des hommes âgés. Cette population se conforme bien à l'organisation d’un ermitage à l'époque médiévale » précise Sophie David.

En 2023, les fouilles se concentrent sur la zone périphérique de la chapelle jusque-là peu étudiée par les archéologues.

D’ici à 2 ans, des travaux de restauration et de valorisation de la chapelle seront réalisés.  

L’ermitage n’a pas encore délivré tous ses secrets !

©Miléna Vasconcelos / ONF

Les fouilles archéologiques sur la butte Saint-Louis en forêt de Fontainebleau

©Guillaume Larrière / ONF

La légende de la butte Saint-Louis : en quelques mots

Du haut de ses 122 mètres, au cœur de la forêt de Fontainebleau, la butte Saint-Louis cache les ruines d'un ermitage médiéval. La légende dit que le roi Saint-Louis, à la suite d’une attaque de brigands, serait monté sur ce point culminant pour appeler les secours. Sauvé, il aurait construit cet édifice remerciant Dieu de son aide. Huit siècles plus tard, la légende perdure. La butte a pris le nom de l'illustre roi de France mais le mystère reste entier.

Ces campagnes prospectives sont réalisées en lien avec la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) d’Île-de-France. Seules les équipes autorisées peuvent les effectuer. Il est interdit de mener des fouilles archéologiques dans les forêts publiques sans l’accord préalables des services de l’État.

Sophie David / ONF