En Isère, des travaux pour freiner la neige et les chutes de pierres
Les premières plantations de restauration des terrains en montagne ont eu lieu dans le secteur du Vercors au début du XXᵉ siècle pour prévenir les risques naturels. 200 000 arbres ont été plantés à cette époque sur la commune du Gua.
En janvier 1981, l’ensemble des versants orientaux du Vercors a connu une crise avalancheuse. En première ligne : le hameau de Prélenfrey, désormais menacé : une grande majorité des forêts communales et privées ont été touchées.
Plusieurs sessions de travaux ont alors été organisées peu de temps après l'avalanche pour réparer les dégâts et éviter qu'un tel événement ne se reproduise. Des travaux de reboisement ont eu lieu dans les années 80 afin de permettre à la forêt de continuer à jouer un rôle de protection contre les avalanches. A la fin des années 2000, des tripodes (trépieds en bois) ont été installés pour protéger les plantations en s’opposant au mouvement de glissement du manteau neigeux.
En 2022, de nouveaux travaux pour conforter le dispositif de protection
35 ans après la crise avalancheuse, en 2016, une étude du risque pour le hameau de Prélenfrey a été réalisée par l’équipe RTM de l’ONF. Elle concluait à une potentielle menace d’endommagement de plusieurs bâtiments du village par effet de souffle en cas d’avalanche. En 2020, une autre étude d’évaluation des risques du service RTM a confirmé la nécessité d’entretenir les boisements et dispositifs effectués auparavant, et d’en installer de nouveaux.
Le chantier, découpé en plusieurs phases, a commencé en 2022 dans la forêt domaniale RTM du Gerbier. La première phase s'est terminée à la fin de l'année 2023.
ont été installés (soit 100 au total)
ont été plantés sous les 40 nouveaux tripodes et les 60 anciens dépourvus de végétation
ont été construites puis mises en place en amont des plantations avec un but de stabilisation de la neige et d’interception des chutes de pierres
Au total, l’ensemble des travaux aura duré plus de 11 semaines, étalées sur 2 ans, et aura coûté plus de 83 000 euros, entièrement financés par l’Etat, dans le cadre de la mission d’intérêt général RTM pilotée par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Le service RTM assure le suivi des ouvrages et des plantations, la programmation et la définition des travaux d’entretien et d’extension ainsi que le suivi des travaux qui sont ensuite confiés à l’agence travaux de l’ONF.
Un choix des essences stratégique
Le choix des essences plantées a été mûrement réfléchi, avec l’accompagnement du service forêt de l’agence ONF Isère. Ont alors été sélectionnées des espèces déjà présentes sur le site, des espèces présentes plus bas en altitude, ainsi que des espèces nouvelles susceptibles de s’acclimater dans un environnement difficile soumis aux chutes de pierres et aux avalanches , dans des terrains pierreux drainants.
Ainsi, sur les 3 000 plants, 70 % sont des résineux (Pin sylvestre, Pin noir d’Autriche, Sapin Bornmüller) choisis pour le rôle dans la stabilisation du manteau neigeux. 30 % sont des feuillus (Erable sycomore, Tilleul, Sorbier des oiseleurs…), sélectionnés pour leur faculté d’enrichir les sols et pour la biodiversité.
Un suivi régulier des plantations et des ouvrages sera effectué, et des travaux d’entretien et d’extension sont prévus dans les années à venir.