À Pollionnay, une nouvelle plantation réfléchie pour continuer à accueillir le public

Les 5 hectares de forêt dépérissante ont débuté leur nouvelle vie ! En 2022, une coupe était effectuée pour éliminer tous les arbres morts. Seuls quelques arbres isolés et des bouquets de jeunes arbres ont pu être conservés. Jusqu’au début des travaux de préparation du sol pour la plantation en septembre 2023, rien n’a été fait. Une durée d’inactivité qui peut choquer plus d’un promeneur, mais qui est pourtant justifiée, rappelle Dominique Deniau, technicien forestier territorial dans le Rhône : « D’un point de vue sanitaire, c’est important de laisser du temps pour éviter que des champignons présents sur les souches malades survivent et contaminent les nouveaux plants. »

Deux ans plus tard, le 11 décembre 2023, et après avoir longuement étudié le projet, l’ONF a commencé la replantation de la parcelle en gardant comme ligne de conduite la multifonctionnalité de la forêt.

Pour renouveler la forêt, les deux essences majoritaires retenues après le diagnostic de la parcelle (qualité du sol, adaptabilité au climat actuel et futur…) sont le pin maritime et le pin Salzmann. La replantation a donc favorisé une future récolte de bois d’œuvre de qualité qui permettra de fournir un matériau naturel essentiel à la société pour ses différents usages mais aussi de relever les défis de la transition écologique. Le choix des essences, réglementé par le plan France Relance qui a financé à hauteur de 80 % ce projet, s’inscrit aussi dans une volonté de créer des forêts mosaïques, en variant les espèces pour assurer à la fois sa pérennité et favoriser la biodiversité. C’est pour cela qu'un mélange de feuillus (chêne pubescent, cormier) est venu s'interposer entre les résineux (pins maritime, sylvestre, de Salzman et cèdre).

0.7 hectares ont également été conservés en îlots de senescence, c'est-à-dire qu'ils ont volontairement été abandonnés pour laisser la forêt évoluer naturellement.

La forêt n’est pas uniquement un lieu de production de bois et de protection de la biodiversité, elle est également un espace de récréation et de bien-être pour les habitants. L’ONF et la commune l’ont bien compris et cherchent ainsi à trouver des solutions pour concilier tous ses usages. A Pollionnay, les vététistes sont très présents et l’improvisation de pistes dans la forêt peut mettre en péril les jeunes plants. « Sur le massif des monts du lyonnais et sur la parcelle en particulier, quand on a commencé à marteler les arbres, on a constaté des traces de VTT partout. Nous avons réfléchi à une solution permettant de répondre aux attentes des vététistes tout en préservant les sols. C'est pourquoi nous avons conçu des pistes dédiées aux VTT », explique Dominique Deniau. La commune a ainsi signé une convention avec l’association Dig des Monts pour la création de deux pistes de descente. « La convention permet de définir clairement les usages, les interdictions, la surveillance et l’entretien des pistes ». Deux portes en bois matérialisent le départ et la fin des pistes et une plateforme permet d'admirer la vue qui plonge, depuis la coupe, sur tous les monts du lyonnais.

Pour sensibiliser et informer le grand public sur les enjeux de la multifonctionnalité des espaces forestiers, l’ONF mise aussi sur la communication. Des panneaux explicatifs sur les différentes fonctions de la parcelle, la réglementation des VTT, la présentation du projet de boisement ont aussi été installés.

A la mi-décembre 2023, plusieurs membres de l'ONF se sont réunis en présence de la presse, du maire de la commune et du parrain INSAVALOR pour inaugurer le début de la plantation. Des jeunes arbres ont été plantés et des vététistes ont testé les nouvelles pistes. 

La commune de Pollionnay souhaite être un exemple d’une gestion vertueuse et multifonctionnelle. "On souhaite vraiment être un exemple pour les collectivités alentours et les acteurs privés, quand ils ont des grandes parcelles à reboiser. Cela permettrait de reconstruire des forêts durables," explique Philippe TISSOT, maire de Pollionnay. De son côté, INSAVALOR souhaite aussi encourager le parrainage, afin d'agir pour la planète. " Pour nous, parrainer ce projet nous permet de compenser une partie des émissions qu’on émet en travaillant et qu’on ne peut malheureusement pas réduire," explique Eric Maire, le représentant d'INSAVALOR.

Ce projet illustre ainsi la collaboration entre les différents acteurs (communes, ONF, Etat, association) pour prendre soin de la forêt tout en tenant compte de tous les usages. De quoi satisfaire le plus grand nombre.