53 200 arbres plantés cet hiver dans le massif de Fontainebleau
Soumis à un climat de plus en plus chaud et sec, confronté à des sécheresse estivales répétées en cinq ans, le massif forestier de Fontainebleau est mis à rude épreuve. Les effets du changement climatique, amplifiés par des sols pauvres et sableux peu capables de stocker l’eau, se ressentent. Pins sylvestres aux épines rougies, chênes pédonculés et hêtres aux cimes rabougries, sont des signes visibles qui ne trompent pas. Ici, c’est le manque d’eau qui se fait ressentir.
Il faut s’adapter à cette nouvelle donne. Pour faire face à ces dépérissements précoces, l’ONF applique une gestion privilégiant la régénération naturelle. C’est-à-dire que le renouvellement de la forêt se fait à partir des fruits issus des arbres présents qui poussent naturellement. Or, comme les évolutions climatiques s’accélèrent, certaines essences risquent de ne pas avoir le temps de s’adapter, meurent précocement ou éprouvent des difficultés à se renouveler. Ces situations conduisent l’ONF à recourir aux plantations dans le but d’accompagner la régénération naturelle.
53 200 arbres plantés durant l’hiver 2023-2024
La nouvelle campagne de plantation démarre. Durant l’hiver 2023-2024, les forestiers de Fontainebleau mettront en terre 53 200 plants dans 24 parcelles. Ces plantations réparties sur le massif comportent 10 essences différentes en majorité des feuillus à l’image des chênes. Aux côtés du traditionnel chêne sessile, le chêne pubescent et le chêne tauzin réputés plus résistants au stress hydrique sont implantés. Pour accompagner les chênes et les aider à se développer, l’ONF prévoit de mettre des bouleaux et des résineux. A cela, s’ajoutent des cormiers, dont l’objectif consistera à apporter plus de diversité.
Aujourd’hui, les forestiers favorisent la diversité d’essences, dans un souci d’avoir une forêt plus résiliente au dérèglement climatique. Une des clés pour l’avenir sera d’avoir des forêts mélangées où les arbres d’âges, d’essences et de tailles variés cohabiteront.
Donner à ces plantations toutes les chances pour qu’elles durent
La connaissance du sol et les travaux préalables à la plantation constituent des étapes déterminantes qui vont conditionner le développement des jeunes arbres. Ces derniers quittent la pépinière, milieu très favorable à leur croissance, pour rejoindre une parcelle forestière, milieu plus hostile. Dès leurs premières années de vie en forêt, divers stress conditionnent leur survie : météorologiques (fortes températures, gels, sécheresses), biotiques (insectes, champignons, bactéries, grands mammifères) et activités humaines (préparation du sol, stockage et entretien des plants…).
Raison pour lesquelles, avant chaque plantation, les forestiers effectuent des travaux préparatoires aux emplacements prévus pour recevoir les jeunes arbres. Du broyage de la végétation gênante (ronces, fougères), au décompactage du sol en passant par mise en place de protections contre le gibier sont autant d’actions qui facilitent leur croissance.
Protéger ces jeunes arbres contre la dent du gibier
Les jeunes plants mis en terre sont la proie de l’appétit des chevreuils mais aussi des cerfs et biches. Pour les protéger, l’ONF installe le plus souvent des protections individuelles (tubes) ou des petits placeaux fermés par un filet (photo). Ces protections restent en place plusieurs années jusqu’à ce que les jeunes arbres atteignent une certaine hauteur et ne craignent plus d’être consommés par ces animaux.
Le choix des essences à planter n’est pas le fruit du hasard
Toutes les essences qui sont plantées par l’ONF sont choisies sur la base d’un diagnostic poussé et d’une réglementation stricte : on ne plante pas ce que l’on veut. Sensibilité du sol au tassement ou à l’érosion, réserve en eau, contraintes et potentialités pour les essences, adaptation aux évolutions des températures… autant d’éléments que les forestiers analysent pour choisir les espèces d’arbres à planter.
Des partenaires qui soutiennent l'ONF
En Île-de-France : l’État, avec le plan France 2030, la Région Île-de-France et des mécènes soutiennent financièrement l’ONF en aidant à reconstituer les peuplements forestiers détruits ou dépérissant : crises sanitaires, maladies, incendies, sécheresse.