Le bois, un allié de choix pour une société décarbonée

En 2023, la forêt française séquestrait environ 7% des émissions nationales de gaz à effet de serre, soit environ 31, 2 millions de tonnes de CO2 présent dans l’atmosphère. En 2015, c’était 15%. Afin de restaurer ce puits de carbone qui a chuté de moitié en une décennie, notamment en raison des nombreux dépérissements, les forestiers pratiquent une gestion durable adaptée aux bouleversements climatiques grâce à la "forêt mosaïque", leur boussole pour l’action.

Préserver les forêts, c’est aussi garantir une nécessaire utilisation du bois dans notre quotidien. 90% des Français plébiscitent ce matériau pour la construction, l’ameublement, la décoration. Esthétique, source de bien être, c’est aussi un matériau d’avenir, résolument écologique. Une fois coupé et exploité, le bois continue, pendant 50 à 100 ans, de stocker le carbone préalablement capté par l’arbre. Chaque année, c'est environ 1 à 2 millions de tonnes de CO2 qui sont capturées grâce à l’utilisation du bois d’œuvre dans la charpente, les parquets, les meubles, etc. Dans l’ameublement ou dans la construction, ce matériau vertueux permet aussi de se substituer à d’autres bien plus énergivores comme le béton ou l’acier. Redonner au bois la place éminente qu'il a historiquement connu jusqu'à la révolution industrielle est donc un véritable enjeu pour l’avenir.

Face à cet enjeu, l’ensemble de la filière forêt-bois, réunie au sein de l’interprofession France Bois Forêt, s’est mobilisé d’une manière inédite en 2023 afin d’aboutir à un scénario « de convergence ». « L’idée est de réconcilier offre et demande en augmentant, à l’échelle de la filière, la part du matériau bois, notamment à longue durée de vie (construction et ameublement) et la part de recyclage, afin de maximiser l’apport de la filière dans la Stratégie nationale Bas Carbone », explique Christine Deleuze, chercheuse et directrice de projet « stratégie carbone » à l’ONF.

Rendre la forêt moins vulnérable aux changements climatiques, anticiper les dépérissements, favoriser le développement des essences feuillues, valoriser les récoltes de bois de crises pour contribuer à la décarbonation de la société : telles sont certaines des pistes étudiées avec l’aide du cabinet Carbone 4.

Pour agir sur l’atténuation au changement climatique, il faudra également que la société joue pleinement son rôle en plébiscitant le matériau bois dans ses usages quotidiens. « Quelle place les Français veulent-ils donner au bois local, géré durablement dans le respect de la vie et de l’accroissement des forêts ? C’est une question majeure et un sujet d’avenir qui engage aujourd’hui chaque citoyen » rappelle Albert Maillet, directeur forêts et risques naturels à l’ONF.