Sécurité et traque-affût : le nouveau mode de chasse innovant
Un mode de chasse qui vise à renforcer la sécurité
Aujourd’hui, en France, la chasse des grands animaux se pratique, dans une immense majorité des cas, en battue. Elle est confrontée, avec un peu plus d’intensité chaque saison, à une double problématique : la sécurité et l’efficacité (réalisation des plans de chasse). Une situation qui a conduit l’ONF à engager une réflexion sur les pratiques de chasse en forêt domaniale.
La traque-affût, déjà pratiquée dans certaines forêts domaniales de la France hexagonale, nous vient d’Allemagne. Pour permettre des tirs en sécurité, les chasseurs en poste de tir, à l’affût des animaux de passage (les postés) se positionnent à l’intérieur des peuplements, en hauteur sur des miradors ou à la faveur du relief. Cela permet un tir fichant vers le sol. Les rabatteurs et les chiens (les traqueurs), lors de la traque, parcourent la zone où se trouvent les postés.
Ce mode de chasse offre des opportunités de tirs dans de meilleures conditions pour les postés. On constate que le nombre de balles tirées pour chaque animal prélevé est plus faible. Deux balles tirées en moyenne contre huit pour la battue traditionnelle. Il permet également de limiter le nombre de jours de chasse en saison : seulement huit dates, entre novembre et février.
Informer et former les chasseurs
L’agence ONF d’Alençon a souhaité mettre en place ce mode de chasse sur une partie des forêts domaniales de son périmètre, soit l'Orne, la Manche et le Calvados. A savoir : Cerisy, le Pin-au-Haras, Bellême, Écouves et Gouffern, représentant 10 000 ha environ.
Cette volonté s’est également accompagnée de l’envie de la promouvoir auprès des jeunes chasseurs. C’est ainsi qu’un partenariat avec l’ANJC s’est créé en forêt domaniale du Pin-au-Haras en 2022-2023. Il s’intègre pleinement dans une volonté commune de promouvoir et former les jeunes chasseurs aux enjeux sécuritaires et éthiques de la chasse, et de les former à ce nouveau mode de chasse qu'est la traque-affût.
Sur une saison, environ une centaine de jeunes chasseurs de l’ANJC apprennent la pratique de la traque-affût.
Cette méthode de chasse n’a pas vocation à remplacer la battue traditionnelle. Nous cherchons à adapter nos pratiques à la diversité des contextes forestiers. Il n’y a pas une réponse unique.