Inauguration du Puits Merveilleux réhabilité, en forêt d'Eawy

Aux côtés du département de la Seine-Maritime et de la communauté de communes de Bray-Eawy, l'ONF a inauguré jeudi 12 décembre 2024, le site réhabilité du Puits Merveilleux. Il s'agit d'un gouffre enchanteur situé à Maucomble, en plein cœur de la forêt domaniale d'Eawy. Le Puits merveilleux intrigue et fascine depuis fort longtemps les habitants comme les visiteurs qui parcourent le circuit de randonnée portant le même nom.

Les équipes de la Communauté Bray-Eawy et de l’Office national des forêts ont travaillé ensemble, afin de conduire les travaux liés à la sécurisation et à la valorisation du site du Puits Merveilleux. Un investissement de plus de 12 000 euros a été nécessaire, dont la majeure partie a été financée par un mécène, l’entreprise Ayvens, à travers le Fonds Agir pour la forêt.

Les travaux ont consisté en la pose de barrières et l'installation d'un pupitre pédagogique. Celui-ci permet à chacun d'appréhender une part des légendes de ce site et sa biodiversité, avec pas moins de 8 espèces différentes de chauves-souris qui peuvent y séjourner. On peut y voir également un aperçu de l’intérieur du Puits Merveilleux dont l’accès demeure interdit au public.

Un puits de biodiversité !

Le gouffre offre un habitat propice aux chauves-souris, mammifères volants qui appartiennent à l’ordre des chiroptères. D’après les inventaires réalisés par des scientifiques du Groupe mammalogique normand (GMN), le Puits Merveilleux peut accueillir et abriter, selon les moments de l’année, pas moins de 8 espèces différentes. Jusqu'à 70 individus sont comptabilisés en période d'hibernation.

La pose d'une barrière permet donc également de veiller à la tranquillité de ces animaux protégés.

Zoom sur les chauves-souris

Grand rhinolophe - ©ONF

Les chauves-souris sont actives de mars à octobre, ce qui correspond à la période d’activité des insectes dont elles se nourrissent. Durant l’automne, mâles et femelles se regroupent pour l’accouplement et constituent des réserves de graisse vitales pour affronter les mois de jeûne hivernal. Dès les premiers froids de l’hiver, elles gagnent des sites souterrains offrant une température douce et constante et une hygrométrie élevée. C’est à cette époque qu’elles sont les plus vulnérables.

Petites et légères, les chauves-souris pèsent pourtant lourd dans l’équilibre de nos écosystèmes alors qu’elles sont en forte régression ou ont localement disparu. Certaines font l'objet de plans de restauration ou bénéficient d'un statut de protection. En France, elles sont protégées. 

L'histoire du puits

Encore aujourd’hui, il est difficile de déterminer avec certitude son histoire.

Le Puits Merveilleux fait l’objet de nombreux mystères : il aurait servi de carrière d’extraction de matériaux pour la construction, tels que la craie et le sable, puis de charnier, un lieu où l’on entasse les ossements des cadavres. Une légende raconte aussi qu’un carrosse et ses chevaux seraient tombés dans le puits. Une autre dit qu’un canard aurait été lâché dans une fissure au fond du gouffre et serait ressorti au château d’Arques-la-Bataille. Les anciens affirment que des aventuriers se seraient risqués à descendre au fond pour y découvrir des galeries encore jamais répertoriées.

Entre mythe et réalité, une chose est certaine : le Puits Merveilleux continue d’alimenter la curiosité des randonneurs et de cultiver la passion des spéléologues qui espèrent toujours trouver d’autres cavités souterraines reliées au gouffre.

Un site fréquenté et entretenu

Depuis près de 30 ans, le site a été désobstrué : pas moins de 800 m3 de remblais accumulés depuis des siècles ont été évacués. Les spéléologues ont également œuvré pour nettoyer les détritus et objets insolites accumulés au fond du gouffre au fil des ans. En avril 2024, le Puits Merveilleux a été ceinturé d’une nouvelle barrière. Le mécène Ayvens a financé les travaux de sécurisation et la réalisation d'un pupitre.

Afin de garantir la sécurité de chacun et d’éviter tout risque de chute mortelle, le site est cadenassé. Son accès est strictement interdit et réservé aux professionnels habilités à y descendre. Toute descente dans le puits doit faire l’objet d’une autorisation préalable de l’ONF. En régulant la fréquentation anthropique du site, l’ONF garantit une gestion durable, favorable au maintien de la biodiversité qui y est associée.

Les partenaires et mécènes