L'ONF lutte contre les espèces exotiques envahissantes
Qu'elles soient animales ou végétales, les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont un réel fléau en France comme ailleurs dans le monde. Transportées volontairement ou involontairement sur le territoire, elles trouvent dans nos espaces naturels des conditions propices à leur prolifération. Les espèces végétales se développent essentiellement dans les milieux perturbés (sol érodé, mis à nu).
Un exemple parmi d'autres : l'arbre aux papillons (Buddleia de David) est un arbuste ornemental introduit dans les jardins et dont les graines se sont dispersées dans les milieux naturels. Les terrains remaniés (bords de pistes et routes, carrières, remblais, milieux rocheux...) ont été leurs premières cibles. Sur le terrain, l’ONF redouble d’efforts pour faire face aux plantes exotiques envahissantes.
L'introduction des EEE a débuté dès les premiers grands voyages effectués par l'Homme, et notamment lors des grandes expéditions du XVe siècle. Leur prolifération a pris de l’ampleur au début du XXe siècle avec le développement du commerce international et du tourisme. Le changement climatique peut également jouer un rôle aggravant dans ce phénomène, en créant des milieux perturbés (tempêtes torentielles par exemple). Cependant, toutes les espèces introduites ne deviennent pas envahissantes. Il est estimé que pour 1.000 espèces végétales introduites, une seule devient envahissante et crée des dommages environnementaux.
En images, quelques exemples de plantes envahissantes :
Certaines espèces exotiques envahissantes végétales forment une couverture dense sur le sol qui étouffe les plantes (comme le Renouée du Japon). D’autres comme le Laurier du Caucase, ont des systèmes racinaires puissants qui capturent les nutriments présents dans le sol. Quelques-unes diffusent aussi des toxines par leurs racines (l’Ailante par exemple). La situation en Outre-mer et dans les îles en particulier est très préoccupante. Ces dernières possèdent des espèces endémiques qui se retrouvent étouffées par les espèces exotiques envahissantes et qui, par conséquent, risquent de disparaître.
Comment lutter contre les EEE ?
L’ONF organise des formations pour informer les forestiers de ce fléau et leur indiquer comment réagir sur le terrain. Ces derniers mois, deux réunions ont été organisées en forêt domaniale de Tronçais (Allier) et de La Coubre (Charente-Maritime). Ces massifs sont notamment touchés par le développement d'espèces comme l’Ambroisie, le Cerisier tardif, le Raisin d’Amérique, l’Ailante, le Baccharis ou encore le Yucca. Après un exposé sur les aspects règlementaires, biologiques, écologiques des espèces et les techniques de lutte, les agents de l’ONF ont fait une tournée sur le terrain durant laquelle ils ont pu visualiser l’étendue du problème et de ses conséquences.
Aujourd’hui, pour prévenir ces invasions, plusieurs points d’action sont mis en place :
- Prévenir, afin d'éviter l'introduction de graines d'EEE ;
- Intervenir le plus tôt possible (dès l'installation des premiers individus) ;
- Adapter les moyens de lutte à la biologie et à l'écologie de l’espèce ;
- Obtenir un couvert forestier le plus vite possible pour supplanter certaines espèces ;
- Empêcher la fructification (couper les semencier ou hampes florales après la floraison).
Il est possible qu'un nouvel équilibre se crée autour de ces EEE d'ici 100 ou 1.000 ans. Mais entre temps, il faut limiter la perte et la raréfaction des espèces indigènes, ainsi que les impacts socio-économiques.
Et aussi :
Arrivées par accident ou volontairement, les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont de plus en plus nombreuses à coloniser les écosystèmes du Vieux continent. Explication en vidéographie avec @AFPgraphics #AFP pic.twitter.com/aRT90P03xC
— Agence France-Presse (@afpfr) November 28, 2019