Comment l'ONF souhaite accompagner le pin d'Alep dans la construction

Clef de détermination simplifiée, guide de reconnaissance des critères sur le terrain, amélioration des itinéraires sylvicoles... Découvrez le travail de l'Office national des forêts pour permettre au pin d'Alep, reconnu récemment comme bois de construction, de gagner toutes ses lettres de noblesse.

Le pin d'Alep est une essence reine dans les forêts littorales méditerranéennes, qui recouvre 223.000 hectares en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et 30.000 hectares en Occitanie. Ce bois local est entré dans la catégorie bois de construction en 2018. Ce qui ouvre de nombreuses perspectives pour la filière forêt-bois. Cependant, il reste beaucoup à faire face aux autres essences (pins, épicéas, sapins, douglas...) très ancrées dans les habitudes de construction et moins chères. Voici les actions de l'ONF pour accompagner la filière dans cette nouvelle opportunité.

Exemple de différentes qualités en peuplement de pin d'Alep. - ©Marion Simeoni / ONF

En partenariat avec le bureau d’étude Alcina, l’Office national des forêts a mis en place un outil pour identifier la qualité du pin d’Alep sur une parcelle et éclairer les propriétaires forestiers. "L’objectif est d’identifier à l’avance une coupe avec un potentiel de bois d’œuvre intéressant commercialement", résume Julien Bochet, responsable commercial bois de l'ONF Midi-méditerranée. Cet outil comporte trois éléments :

  1. Une clef de détermination simplifiée qui accompagne le forestier dans son travail d’identification. Est-ce un arbre sec ? Son diamètre à 1m30 est-il inférieur à 25 centimètres ? Dispose-t-il de grosses branches ? Le forestier suit cette clef pas-à-pas pour déterminer la qualité du bois.
  2. Un tableau de classement détaillé du pin d’Alep.
  3. Un guide de reconnaissance des critères sur le terrain.

Dès à présent, nous allons mettre en application cet outil d’identification des différentes classes de qualité pour déceler le pourcentage de bois d’œuvre dans les peuplements de pin d’Alep. Ce travail de tri et de valorisation, qui se fait sur d’autres essences, peut se faire maintenant sur le pin d’Alep.

Julien Bochet, adjoint au responsable commercial bois de l'ONF Midi-méditerranée.

Améliorer la sylviculture en amont est aussi essentiel. Cela passe par des itinéraires sylvicoles : "Ce sont des référentiels techniques et économiques qui donnent des prescriptions sur les travaux sylvicoles à effectuer en particulier sur les parcelles présentant un potentiel de valorisation en bois d’œuvre", complète Julien Bouillie, adjoint au directeur de l’agence territoriale Alpes-Maritimes Var à l’ONF. Plus précisément, il s’agit d’un document qui décrit les objectifs et les modalités de conduite des travaux sylvicoles à effectuer sur la parcelle de pin d’Alep.

En l’occurrence, deux itinéraires ont été retenus pour le pin d’Alep quand une parcelle présente un intérêt pour le bois de structure. Ces travaux sylvicoles ne sont engagés que lorsqu'on identifie une parcelle avec du bois de charpente qui regroupe les meilleures caractéristiques de croissance en fonction du sol, du climat ou de l’exposition :

  1. D’une part, un itinéraire de régénération. Il comprend des travaux préparatoires du sol (voir image ci-dessous). Par exemple, broyer la végétation concurrente comme le buis ou éliminer la couverture herbacée du sol (crochetage) qui peut gêner la germination des graines du pin d’Alep.
  2. D’autre part, un itinéraire d’amélioration. Il comprend l’ouverture de chemins forestiers. Par exemple, des cloisonnements sylvicoles pour faciliter les travaux ultérieurs ou encore la sélection de meilleures tiges de pin d’Alep dans leurs jeune âge en compétition avec d’autres (dépressage).

Un exemple d'itinéraire de régénération en forêt communale de Vaison-Séguret (Vaucluse)

Et aussi :

©ONF