En Guyane, une filière forêt-bois en plein essor
Un territoire majoritairement forestier
Située en Amérique du Sud, la Guyane est l’un des plus grands départements français, avec une superficie totale d’environ 8,4 millions d’hectares. La forêt y occupe une place prépondérante, puisqu’elle s’étend sur 96% du territoire.
Du point de vue des espèces végétales et animales, cette forêt largement primaire est à la fois l’une des plus riches et des moins fragmentées écologiquement du monde. Les espèces aquatiques mais aussi les sédiments peuvent y circuler facilement, grâce à une continuité écologique naturelle.
Avec plus de 1 800 essences d’arbres dont certaines sont spécifiques du territoire - l’angélique, par exemple - la Guyane représente un "hotspot" mondial de biodiversité. Encore aujourd’hui, la typologie des espèces extrêmement abondantes et dispersées est en perpétuelle caractérisation.
Le domaine forestier guyanais est essentiellement composé de forêts publiques – dont presque un tiers de forêts domaniales (appartenant à l'Etat) -, moins de 1% étant géré à titre privé par le Centre spatial guyanais / CNES. Soit 61 745 hectares.
Acteur du développement local, l’ONF y garantit la gestion et la préservation de près de 6 millions d’hectares de forêt, répartis sur :
- le Parc amazonien de Guyane occupe 3,4 millions d’hectares, dont 1,4 million d'hectares d'aire d'adhésion gérée directement par l'ONF et 2 millions d'hectares de cœur de Parc gérée par le Parc ;
- le littoral atlantique concentre le cœur des aménagements agricoles, urbains et industriels. L’ONF y gère 352 000 hectares de forêts variées, tant du point de vue de l’altitude (forêts hautes et basses) que du climat et des paysages (plaines côtières anciennes, cordons sableux, littoral sur rochers, zones humides) ou de la végétation (mangroves, plantations) ;
- le domaine forestier permanent (DFP) dont les forêts relèvent du régime forestier et représente 2,4 millions d’hectares. Principal bassin de l’exploitation forestière, ses forêts font l’objet de plans de gestion pluriannuels et multifonctionnels.
Le domaine forestier permanent abrite aussi des espaces protégés, notamment 3 réserves naturelles nationales (185 891 hectares) et 3 réserves biologiques (68 337 hectares). Voici quelques liens à découvrir :
- Mont Grand Matoury (co-gérée par l’ONF, la mairie de Matoury et la Sépanguy) ;
- Nouragues (co-gérée par l’ONF et l’association GEPOG) ;
- La Trinité (gérée par l’ONF) ;
- Kaw-Roura (en partie) ;
- la réserve biologique Savane-Roche Virginie.
Dans les zones intermédiaires, entre le Parc amazonien de Guyane et le domaine forestier permanent (soit sur une superficie de 1,8 million d’hectares), l’ONF assure une mission de surveillance pour protéger la forêt et ses ressources des activités illégales en forêt telles que l’orpaillage illégal et la coupe de bois sauvage.
En résumé, sur 8 millions d'hectares de forêts en Guyane...
- Forêts domaniales : environ 2,4 millions d’ha - dont 3 réserves naturelles nationales (185 891 hectares) et 3 réserves biologiques (68 337 d'hectares) ;
- Forêts publiques d’Etat (hors domaniales) : 1,8 million d’hectares ;
- Forêts privées du domaine du CNES/CSG : 61 745 hectares ;
- Parc amazonien de Guyane : 3,4 millions d’ha - dont 1,4 million d’ha d’aire d’adhésion gérée par l’ONF et 2 millions d’ha de cœur de Parc gérés par le Parc amazonien de Guyane ;
- Bande littorale de forêts, principalement publiques (352 000 ha).
Des besoins en bois croissants
Parmi les 70 essences exploitées en Guyane, 3 d’entre elles représentent 72% du volume récolté :
- l'Angélique ;
- les Gonfolos ;
- le Grignon Franc.
D’après les prévisions INSEE, la Guyane devrait connaître une croissance démographique d’ici à 2030, impactant les futurs besoins en bois de construction et d’énergie. Le volume de bois utilisé a déjà doublé en 10 ans et devrait tripler d’ici à 2028.
Quelques chiffres clés...
d’essences feuillues en Guyane
de forêts publiques (dont 30% de forêts domaniales)
de forêts privées
L’innovation, clé d’un approvisionnement durable
Pour répondre à cet enjeu d’approvisionnement sans porter atteinte à la richesse écologique et culturelle de la forêt, l’ONF a généralisé des plans innovants d’exploitation à faible impact environnemental (EFI). Utilisation systématique du GPS, informatique embarquée, optimisation cartographique, débardage de pointe… En quelques années, le recours à des techniques et des outils informatiques performants, associé aux démarches volontaristes de préservation, ont abouti à l’obtention du label d’éco-certification PEFC, garantissant une gestion forestière durable.
En Guyane il n’y a pas une forêt, mais des forêts. Nous avons été surpris par l’influence majeure des paysages géomorphologiques, sur la composition et le fonctionnement des sols et des forêts. Sur des reliefs soumis à de subtils changement climatiques ou à des mouvements tectoniques au cours des derniers millénaires, les forêts sont déstabilisées et les peuplements sont plus récents. A l’inverse, sur des reliefs stables, elles sont plus matures, plus diversifiées.
Préserver la fonction sociale traditionnelle des forêts
En Guyane, la fonction sociale de la forêt revêt une dimension qui dépasse le simple accueil récréatif ou touristique. Elle est le cœur culturel, patrimonial et traditionnel de la région, dont dépendent les usages domestiques mais aussi l’artisanat, la chasse ou encore la pêche pratiqués par les populations autochtones.
Pour inscrire ses pratiques dans la durée, l’ONF a instauré une gestion forestière participative dans les territoires concernés. Sur la base de droits d’usage collectifs reconnus aux communautés vivant traditionnellement de la forêt, l’ONF encadre la cession de certains territoires et invite les populations autochtones à participer aux instances de dialogue relatives à la gestion forestière.
Dans ce département, le taux de boisement est proche de 96%. Nous sommes situés au cœur de l’immense forêt amazonienne, l’un des biomes les plus exceptionnels en matière de biodiversité. La gestion forestière durable de l'Office est au cœur des enjeux de la Guyane, qu’ils soient économiques, sylvicoles, environnementaux ou sociaux, avec la prise en compte des usages traditionnels de la forêt par les population locales. Cette gestion doit aussi être évolutive grâce à l’apport de connaissances scientifiques.
Un exemple de gestion forestière communautaire : Balaté
L’appui du village Arawak de Balaté dans la réalisation d'un plan de gestion forestière communautaire a permis de faire émerger des projets collectifs de développement durable : plantations d'arbres à usages multiples (fruits, bois de pirogue...), projets d'aménagement touristique, valorisation des produits forestiers...
L’ONF en Guyane
Pour assurer ses missions de conservation, de gestion et de valorisation du patrimoine forestier guyanais, l’ONF s’appuie sur un effectif de 80 salariés répartis au sein d’une direction territoriale et de deux unités territoriales : l'Unité territoriale de Cayenne et l'Unité territoriale de Saint-Laurent-du-Maroni avec des techniciens forestiers répartis sur une partie du territoire, d’un service Bois et gestion durable, d’un pôle Recherche, Développement et Innovation, d’un service aménagement du territoire, d’une unité de production (ouvriers prospecteurs forestiers) et d’un bureau d’études tourisme et environnement.