La région Occitanie soutient des chantiers d'exploitation forestière par câble aérien
Ce chantier, situé en forêt communale indivise de Saint-Lary-Soulan et Sailhan, dans la vallée très touristique du Rioumajou, prévoit l'exploitation de 4 000 m3 de bois. Une première tranche qui s'est terminée fin juin 2018 a permis d'extraire 1 400 m3, principalement du pin sylvestre.
La forêt communale de Saint-Lary-Soulan et Sailhan, site classé Natura 2000, est d'une grande richesse biologique. Elle abrite une faune et une flore remarquable. On y trouve notamment le Grand Tétras, espèce protégée, ainsi que la Buxbaumie verte, mousse qui ne pousse que sur le bois en décomposition très avancée, bon indicateur des sites non perturbés par l'homme.
Pourquoi le câble ?
Afin de respecter ce milieu exceptionnel, et compte tenu du relief en fortes pentes, de l'insuffisance des pistes et des enjeux touristiques forts, c'est le câble aérien qui a été choisi pour extraire les bois.
Cette technique permet notamment de réduire l'impact de l'exploitation sur le sol et le paysage, ainsi que les dérangements de la faune et de la flore, en limitant la pénétration des massifs. C'est l'équipe câble de l'ONF, basée à Saint-Gaudens, qui a réalisé le chantier.
Le câble est une alternative à la création de piste
L'exploitation forestière nécessite bien souvent la création de pistes de débardage qui peuvent avoir un impact non négligeable sur le milieu du fait de leur emprise et de leur pérennité, notamment en montagne lorsque le relief est très accentué.
Ces pistes, par ailleurs, sont bien souvent empruntées par le public après exploitation, ce qui augmente les risques de perturbation du milieu.
Le câble aérien ne nécessite pour sa part qu'un réseau réduit de pistes, uniquement pour l'installation du mât. Aucune autre piste n'est créée à l'intérieur du peuplement exploité. Seules les lignes pour le passage du câble sont donc visibles mais s'effacent rapidement, après exploitation, lorsque le peuplement se referme.
Ainsi, le câble aérien s'avère être une alternative très intéressante au débardage par tracteur forestier et par conséquent, à la création de pistes de débardage.
L'exploitation par câble en Occitanie : un potentiel important à soutenir
Le câble aérien reste cependant une technique coûteuse dont la mise en œuvre nécessite un soutien financier. L'ancienne région Midi-Pyrénées l'avait soutenu pendant de nombreuses années, et le relai est pris par la nouvelle région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée sur l'ensemble de son territoire.
C'est grâce à cette aide financière, mais aussi au soutien de nombreux élus locaux, départementaux et régionaux, et au travail de l'ONF (analyse technico-économique et constitution du dossier de demande d'aide à la région) que le chantier de Saint-Lary-Soulan et Sailhan a pu être engagé cette année.
Ce chantier fait suite à de nombreux autres réalisés dans le massif. Par exemple, en forêt communale de Bize, 4 000 m3 de bois, essentiellement du hêtre, ont ainsi été exploités entre 2017 et 2018 et ont été livrés dans leur totalité à des transformateurs de bois locaux. Un autre chantier est également en cours en forêt communale d'Aragnouet. Les travaux y sont réalisés par une entreprise locale de Vignec, qui a investi très récemment dans un câble-mât. L'ONF y supervise l'exploitation de 7 000 m3 de bois, essentiellement de sapin, qui se déroulera en plusieurs tranches, et qui permettra le renouvellement de la forêt tout en sécurisant la route très fréquentée située en contre-bas qui mène au lac du Néouvielle.
Ces quelques exemples démontrent le potentiel du débardage par câble aérien dans quelques vallées du massif pyrénéen. Ce potentiel est bien supérieur lorsque l'on résonne sur l'ensemble du massif, et davantage encore sur l'ensemble de la région.
Le câble aérien est une belle alternative, voire l'unique parfois, pour répondre aux enjeux de sylviculture, de fréquentation, de protection des sols et des milieux, dans les forêts de montagne.