De beaux résultats pour l'inventaire de pics dans les forêts compiégnoises

Après une première étude en 2008, un nouvel inventaire effectué en collaboration avec l'association Picardie Nature confirme la présence de belles populations de pics en forêt compiégnoises.

Piloté par l’association Picardie Nature, l’inventaire effectué entre mars et avril 2021 et qui fait suite à celui de 2008, devait permettre d’évaluer l’évolution des effectifs de pic noir et de pic mar en forêt. Ces nouvelles prospections ont été l’occasion d’associer le grand public pour une opération de science participative.

Accompagnés d’observateurs bénévoles et salariés de Picardie Nature, de techniciens de l’Office national des forêts (ONF) et du bureau d’études Ecosphère, les amoureux de la nature ont pu découvrir les mœurs de ces deux espèces emblématiques de la forêt, ainsi que les méthodes d’évaluation de leur population.

Comptage des pics avec une équipe de bénévoles - ©Elise Michaud / ONF

Une tendance à la hausse

Même s’il est toujours difficile de quantifier précisément le nombre d’oiseaux (et plus généralement d’animaux) dans une forêt, l’analyse des données est très encourageante et les résultats sont orientés favorablement et à la hausse. 

Une publication du Muséum national d’Histoire naturelle en 2019, à l’occasion des 30 ans du programme de Suivi temporel des oiseaux communs, avait relevé la stabilité des populations d’oiseaux dans les forêts françaises depuis les années 2000. Cet inventaire local confirme cette tendance favorable pour ces deux espèces de pic sur les forêts compiégnoises.

Le Pic noir, le plus grand des pics - ©ONF

Les inventaires : un protocole strict

Tous les points d'écoute inventoriés en 2021 avaient été mis en place et prospectés lors de la première campagne de 2008. Sur chacun des points, l’observateur s’arrête 5 minutes, pendant lesquelles se succèdent :

  • 30 s. d’écoute en arrivant sur le point ;
  • 30 s. de diffusion de "repasse’’ (chant du mâle de Pic mar enregistré) ;
  • 1 mn d’écoute ;
  • 30 s. de repasse (chant du Pic noir cette fois) ;
  • 2'30 mn d’écoute.

Quelques chiffres clés...

500
hectares

de très vieux bois sont conservés en forêt de Compiègne en plus des arbres dispersés dans toutes les parcelles. C’est plus que les objectifs fixés par le ministère de la Transition écologique pour chaque forêt domaniale.

55
%

des surfaces de forêts domaniales de Picardie ont été intégrées au réseau de conservation Natura 2000.

Le Pic noir, le plus grand des pics.

Facilement reconnaissable à sa calotte rouge vif, le Pic noir (Dryocopus martius) l’est aussi grâce à ses cris puissants et son tambourinage des troncs audible à près d’un kilomètre.

Grand grimpeur, il se nourrit principalement de fourmis et d'insectes xylophages qu'il prélève en perforant l'écorce grâce à son bec acéré. Il creuse des loges pour y placer son nid, qui sont réutilisées par d'autres habitants de la forêt : chouettes, pigeons colombins, martres...

©Patrick Beaury / ONF

Le Pic Mar, espèce phare de la forêt

Oiseau assez discret, le Pic mar (Dendrocopos medius) est bien présent dans les forêts domaniales picardes compte tenu de la proportion importante de gros et très gros bois, supérieure à la moyenne des forêts françaises.

En particulier dans le massif compiégnois, plusieurs couples reproducteurs nichent avec succès. Ils trouvent sur les arbres les insectes dont ils se nourrissent, tandis que la femelle pond ses œufs dans les loges creusées dans les vieux arbres.

PIc mar - ©Alain Perthuis / ONF

Le réseau Natura 2000

Les forêts domaniales de Compiègne, Laigue et Ourscamp-Carlepont constituent le cœur de la "zone de protection spéciale’’ (ZPS) Natura 2000 mise en place en 2013 au titre de la Directive européenne "Oiseaux’’. Ce territoire abrite plusieurs espèces nicheuses sous protection européenne, dont le Pic noir et le Pic mar.

L’ONF participe avec le bureau d’études Ecosphère à l’animation de cette zone Natura 2000 portée par l’Agglomération de la région de Compiègne. Une belle reconnaissance du travail des forestiers et des associations pour la préservation d’espèces remarquables.

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