Dans les Chambaran, des mares forestières créées pour protéger les amphibiens

Sur un chantier de création de route forestière en forêt domaniale de Chambaran (Isère), l'ONF a créé des mares forestières pour assurer la survie des amphibiens.

En 2021, une analyse de la desserte du canton de la Marquise a été réalisée. Il s’agissait d'étudier l’ensemble des aménagements nécessaires à la gestion et l’exploitation forestière (piste, route forestière, places de dépôt, etc.). Toute une partie du canton n’étant desservie que par une ancienne piste dégradée, la décision de la transformer en route forestière sur un kilomètre a finalement été retenue.

Le chantier bordait des zones humides, le milieu de vie idéal pour les amphibiens. Après avoir constaté la présence de tritons alpestres et de salamandres tachetées dans de petites flaques et ornières le long de l’ancienne piste dégradée, Etienne Béraud, chef de projet et Louis Gamin, technicien forestier territorial, ont intégré au projet la création de deux mares forestières afin de favoriser la survie et le développement de cette faune aquatique. La présence des engins pour la création de la route forestière permettait de réaliser l’intervention à moindre coût. Le chantier était financé par le fond européen agricole pour le développement rural (FEADER) et l’ONF.

La création de ces mares avait pour principal objectif d’éviter que les amphibiens s’installent dans de minuscules flaques sur des chemins ou des ornières, susceptibles de s’assécher ou d’être détruites par les engins qui circulent.

Le chantier a débuté à l’automne 2023 pour ne pas perturber le cycle de vie de ces amphibiens qui, à cette période, quittent les mares au profit d’un mode de vie terrestre pour chercher une zone d’hivernage.

Les mares ont été creusées au début du mois d’octobre et seulement quelques jours et quelques orages plus tard, elles étaient déjà remplies.

Les premiers constats

Durant l’hiver, de nombreuses traces de grands mammifères (chevreuils, biches, sangliers…) ont commencé à apparaître autour des mares. Pour eux, mais également pour les oiseaux et les reptiles, ces mares sont de véritables abreuvoirs qui peuvent être vitaux pour leur survie lors des années sèches.

Triton alpestre - ©Louis GAMIN / ONF

Au printemps, bonne surprise, les amphibiens avaient colonisé les lieux !  Un grand nombre d’adultes étaient présents ainsi que leurs têtards. La majorité des espèces étaient des tritons et des grenouilles. 

En août 2024, un inventaire faunistique a été réalisé. Le constat : en plus des amphibiens, de nombreux insectes étaient présents en grande quantité dans les mares (gérridées, notonèctes, dytiques, agrions, …). Les insectes étant l’une des principales sources d’alimentation des amphibiens, leur présence est un facteur essentiel pour la pérennité des mares.

Un suivi important va être réalisé ces prochaines années pour vérifiersi les mares conservent leur fonction dans le temps, quels entretiens sont nécessaires et surtout de quelle manière elles vont réagir lors des années sèches.

Ces points d’eau sont indispensables pour le maintien d’une bonne biodiversité en forêt. C’est pourquoi un programme d’entretien et de restauration des anciennes mares de la forêt de Chambaran va être mis en œuvre.