L’ONF inventorie les chauves-souris dans la forêt de Sénart
L’ONF conduit un suivi scientifique complet destiné à recenser les populations de chauves-souris dans la forêt de Sénart. Cette étude pluriannuelle s’inscrit dans le cadre du plan régional d’action pour les chiroptères avec différents gestionnaires de forêts publiques comme privées.
De fin avril à fin août 2022, 3 campagnes hebdomadaires sont réalisées de nuit sur Sénart. Suivant un mode opératoire précis (points et durées d’écoute, créneaux horaires…), 4 experts, membres du réseau "mammifères" de l’ONF, scrutent leurs déplacements en écoutant avec un détecteur sonore précis les cris qu’elles émettent.
La forêt de Sénart dispose de peu d’informations scientifiques sur les chauves-souris. L’inventaire consiste à mieux connaître les espèces présentes, leur répartition en fonction de leurs activités (chasse, reproduction, prospection…), puis à identifier les habitats qu’elles privilégient : pelouse, vieux bois, futaie, mares.
Les résultats aideront l’ONF à mettre en place les mesures conservatoires indispensables à leur survie dans cette forêt fragilisée par le voisinage urbain.
Différentes espèces détectées à la fréquence sonore
Le choix de la saison n’est pas anodin. L’été offre les conditions propices car les femelles et les mâles se séparent. Pour mettre au monde leur petit, les femelles se regroupent en colonies, alors que les mâles, plus solitaires, vivent à l’écart des groupes.
A cette période, les déplacements plus nombreux facilitent les écoutes. Lorsqu’une chauve-souris se déplace, elle propage des ultrasons non perceptibles par l’oreille humaine. Chaque espèce dispose d’une fréquence et d’un rythme qui lui est propre ce qui permet de les différencier.
Un anti-moustique naturel
Méconnues du grand public, les chauves-souris sont les seuls mammifères volants au monde. Discrètes puis virevoltantes dès que la nuit tombe, elles se nourrissent exclusivement d’insectes, capables de chasser jusqu’à 600 à 1 000 moustiques par nuit.
Cela explique leur attirance pour les boisements, les zones humides ou les pâturages. Dépourvues de tout comportement constructeur, les chauves-souris dépendent entièrement d’habitats naturels ou d’origine humaine : arbres morts, troncs à cavité, grottes, granges, caves…
En forte régression (baisse de 38% des populations en 10 ans), elles constituent des bons indicateurs sur l’état de l’environnement dans lequel elles se déplacent. Ce sont des espèces dites "parapluie" : si elles se portent bien sur un site alors celui-ci est favorable à d’autres espèces.
Une espèce très menacée
Au niveau national, on compte 36 espèces de chauves-souris différentes. En 2022, selon la Liste rouge des espèces menacées en France, 20 espèces de chauves-souris françaises sont confrontées à des risques élevés de disparition. Observer ces espèces constitue une étape majeure pour les protéger. (source IUCN).