Le martelage ou comment désigner les arbres à récolter
Coupes d'amélioration, débardage, martelage, multifonctionnalité... Le langage des forestiers est souvent technique et difficile à comprendre. Pour vous aider, les équipes de l'Office national des forêts (ONF) vous proposent un abécédaire des forêts. Avec lui, ces espaces naturels n'auront plus de secrets pour vous. Un petit lexique à mettre entre toutes les mains !
Le martelage ou comment désigner les arbres à récolter
Le martelage est au cœur du savoir-faire du forestier. Cette pratique sylvicole consiste à désigner, au marteau ou à la peinture, les arbres à récolter au profit d’autres beaux arbres qui vont poursuivre leur croissance et auront plus de place pour se développer.
Ces marques sur l'écorce indiquent qu’ils seront bientôt coupés pour commencer une seconde vie dans nos maisons ou nos bureaux, sous forme de charpentes, de mobiliers ou d’éléments de décoration. Au cours de cette opération, les forestiers marquent aussi à la peinture de couleur chamois, les arbres à conserver pour la biodiversité (arbre à cavités, vieil arbre...).
Lors du martelage, les choix effectués façonnent la forêt de demain. Les jeunes pousses auront davantage accès à la lumière, à l’eau et aux éléments nutritifs dont elles ont besoin pour s’épanouir.
Aude Tessier,
cheffe de la mission Affaires communales à l'ONF.
En sélectionnant les arbres à prélever et en laissant croître beaucoup d’autres, le forestier introduit le matériau bois dans le circuit de l’économie verte. Cette ressource écologique, locale et renouvelable par excellence, atténue les effets du changement climatique en continuant à stocker du carbone… Une mètre cube de bois stocke l’équivalent d’une tonne de CO2 !
En photos...
Le coup de marteau sur le bois écorcé permet de marquer l'arbre du sceau de l'ONF.
Au préalable, les forestiers prennent en compte les éventuelles maladies et champignons présents sur l'arbre, leur proximité ou encore la présence de branches dépérissantes.
Le forestier martèle l'arbre au pied. Cela permet de vérifier sur la souche, après la coupe, que seuls les arbres identifiés ont bien été prélevés par les bûcherons de l'ONF ou les salariés d'entreprises de travaux forestiers.
L’équipe de martelage marque également certains troncs d’un triangle de couleur chamois, qui désigne des arbres à conserver pour la biodiversité, à haute valeur écologique. Il s’agit le plus souvent de vieux arbres ou des arbres présentant des cavités pour les nids d’oiseaux.
La couleur et la forme du marquage à la bombe sont très codifiées : un trait rouge pour un arbre destiné au bois énergie, un rond rouge et une empreinte au marteau forestier pour le bois d’œuvre.
Pour le grand public : marquage, désignation par le forestier, des arbres à récolter.
Et en anglais ? Tree marking.
Le saviez-vous ?
Lors du martelage, la première marque est faite sur le tronc à hauteur d'homme (1,30 mètre). Elle est ainsi bien visible par le bûcheron. Une autre est réalisée au niveau de la souche. On parle de marque au pied. Ainsi, les forestiers peuvent s'assurer après la coupe que seuls les arbres martelés ont été coupés par les bûcherons. En effet, il est interdit de récolter un arbre qui n’a pas été désigné, sous peine d'être verbalisé. Lorsque le martelage est réalisé au marteau, celui-ci porte le sceau "AF" (Administration forestière).